Jevous propose donc dÚs à présent une premiÚre série de récitations pour le printemps. Ces poÚmes évoquent le retour des hirondelles, le recul du grand froid, le réveil de la nature et les premiers bourgeons. (Plus tard viendra une série sur les fleurs de printemps et les oiseaux.) Les enfants (de cycles 2 et 3) retrouveront les
LES CHANSONS THÉMATIQUES ÉTÉ 1990 et ÉTÉ 1991 AU ROYAUME DU ROY ARTHUR Au Royaume du Roy Arthur On vit tous en paix On n's'ennuie jamais Aspirants et Chevaliers Vivent ensemble en unitĂ© Merlin, le grand magicien AidĂ© de son apprentie Qui rarement rĂ©ussie ProtĂšge le Royaume entier Contre les nombreux dangers Le bouffon toujours joyeux Met la vie partout Tout autour de nous Troubadours autour d'un feu Nous en mettrons plein les yeux MystĂšre, magie, enchantement Font partis de ce Royaume Et dans les lieux sacrĂ©s Entraide et respect des gens Nous mĂšnerons au dĂ©passement. ÉTÉ 1987-88-89 LE SEIGNEUR DES ANNEAUX REFRAINS Habitant de la Terre du Milieu Tous ensemble nous vivons heureux P'tit Hobits, Farfadets ou Grands Elfes Dans notre pays, c'est la fĂȘteHobbits Nous sommes les petits Hobbits Ayant tous les pieds poilus Et qui jouons, et qui mangeons, et qui dormons Dans nos maisons sous les fleurs REFRAINS Farfadets Nous sommes les Farfadets Ayant tous des barbichettes Les Farfadets ont sur la tĂȘte un petit foulard Qu'ils se mettent pour les grandes fĂȘtes REFRAINS Elfes Nous sommes les grands Elfes Ayant l'air farfelus Qui fabriquons de grands chapeaux Qui montent bien haut comme des tuyaux Dans les bouleaux REFRAINS 2 fois ÉTÉ 1986 VERS LE CONTINENT PERDU Une fois il Ă©tait un grand bateau Qu'il Ă©tait grand qu'il Ă©tait beau À son bord Ă©taient quelques matelots faisant bonne Ă©quipe, pour l'aventure Vers le futur...on vous le jure. Partis en voyage vers les rives lointaines Sous les grands ordres de la reine Qui leur avait confiĂ© la mission De trouver l'trĂ©sor du continent Qui est perdu... sans le dĂ©truire. Allons amis partons gaiement À la recherche de ce continent Montons les voiles allĂšgrement Hissons pavillons et naviguons Joyeusement... et vive le camp. ÉTÉ 1984 - 1985 LE VIEILLARD SANS ÂGE Le tonnerre gronde dans l'Ăźle ronde Vaste domaine du vieillard sans Ăąge Le firmament noir de nuages Cache la maison dans laquelle il vit. La pluie tombe dĂ©jĂ  sur ses terres Boivent le loup, chevreuils et liĂšvres De son grand souffle chasse les nuages Le soleil se pointe dans les feuillages. Le front ridĂ© la barbe blanche Les yeux profonds comme l'abĂźme On dirait qu'il est de la forĂȘt Et qu'il dĂ©tient le secret de la vie. Il a vu naĂźtre plus d'un arbre Il a vue grandir la forĂȘt Il a vue paĂźtre maints troupeaux Aussi mĂ©rite-t-il ce repos. Parfois il s'adresse Ă  la forĂȘt Aux pierres, aux plantes et aux ruisseaux Il est le fils de MĂšre Nature Et le gardien du Grand Royaume. ÉTÉ 1980 On m'appelle Cacilo, Parce que j'ai un chapeau, Il est plein de picots, Il me sert de capot. Toi, l'ami qui est ici Dis-moi donc quel est ton nom? Comment? Ah bon! Jeux de rythmes avec les noms des amis. On m'appelle Cacilo, Parce que j'ai un chapeau, Je suis fier de mon nom, et de mon beau manteau. Laphrase, c’est la suivante : « Tu prends tes caleçons sales, et tu hors de ma vue« . Vous avez bien lu. Cette phrase n’est pas correcte, mais a pourtant Ă©tĂ© retenue pour le rendu final de la musique (et la chanteuse a visiblement bien fait). Sur le plateau de Quotidien, elle s’est expliquĂ©e autour de cette faute de français. ACTE TROISIÈME ScĂšne I BARTHOLO, seul et dĂ©solĂ©. Quelle humeur ! quelle humeur ! Elle paraissait apaisĂ©e
 LĂ , qu’on me dise qui diable lui a fourrĂ© dans la tĂȘte de ne plus vouloir prendre leçon de don Basile ? Elle sait qu’il se mĂȘle de mon mariage
 On heurte Ă  la porte. Faites tout au monde pour plaire aux femmes ; si vous omettez un seul petit point
 je dis un seul
 On heurte une seconde fois. Voyons qui c’est. ScĂšne II BARTHOLO, LE COMTE, en bachelier. Le Comte. Que la paix et la joie habitent toujours cĂ©ans ! Bartholo, brusquement. Jamais souhait ne vint plus Ă  propos. Que voulez-vous ? Le Comte. Monsieur, je suis Alonzo, bachelier, licencié  Bartholo. Je n’ai pas besoin de prĂ©cepteur. Le Comte. 
 ÉlĂšve de don Basile, organiste du grand couvent, qui a l’honneur de montrer la musique Ă  madame votre
 Bartholo. Basile ! organiste ! qui a l’honneur !
 je le sais ! au fait. Le Comte. À part. Quel homme ! Haut. Un mal subit qui le force Ă  garder le lit
 Bartholo. Garder le lit ! Basile ! Il a bien fait d’envoyer je vais le voir Ă  l’instant. Le Comte. À part. Oh ! diable ! Haut. Quand je dis le lit, monsieur, c’est
 la chambre que j’entends. Bartholo. Ne fĂ»t-il qu’incommodĂ© ! Marchez devant, je vous suis. Le Comte, embarrassĂ©. Monsieur, j’étais chargé  Personne ne peut-il nous entendre ? Bartholo. À part. C’est quelque fripon. Haut. Eh ! non, monsieur le mystĂ©rieux ! parlez sans vous troubler, si vous pouvez. Le Comte. À part. Maudit vieillard ! Haut. Don Basile m’avait chargĂ© de vous apprendre
 Bartholo. Parlez haut, je suis sourd d’une oreille. Le Comte, Ă©levant la voix. Ah ! volontiers
 que le comte Almaviva, qui restait Ă  la grande place
 Bartholo, effrayĂ©. Parlez bas, parlez bas ! Le Comte, plus haut. 
 En est dĂ©logĂ© ce matin. Comme c’est par moi qu’il a su que le comte Almaviva
 Bartholo. Bas parlez bas, je vous prie. Le Comte, du mĂȘme ton. 
 Était en cette ville, et que j’ai dĂ©couvert que la signora Rosine lui a Ă©crit
 Bartholo. Lui a Ă©crit ? Mon cher ami, parlez plus bas, je vous en conjure ! Tenez, asseyons-nous, et jasons d’amitiĂ©. Vous avez dĂ©couvert, dites-vous, que Rosine
 Le Comte, fiĂšrement. AssurĂ©ment. Basile, inquiet pour vous de cette correspondance, m’avait priĂ© de vous montrer sa lettre ; mais la maniĂšre dont vous prenez les choses
 Bartholo. Eh ! mon Dieu ! je les prends bien. Mais ne vous est-il donc pas possible de parler plus bas ? Le Comte. Vous ĂȘtes sourd d’une oreille, avez-vous dit. Bartholo. Pardon, pardon, seigneur Alonzo, si vous m’avez trouvĂ© mĂ©fiant et dur ; mais je suis tellement entourĂ© d’intrigants, de piĂ©ges
 et puis votre tournure, votre Ăąge, votre air
 Pardon, pardon. Eh bien ! vous avez la lettre ? Le Comte. À la bonne heure sur ce ton, monsieur. Mais je crains qu’on ne soit aux Ă©coutes. Bartholo. Eh ! qui voulez-vous ? tous mes valets sur les dents ! Rosine enfermĂ©e de fureur ! Le diable est entrĂ© chez moi. Je vais m’assurer
 Il va ouvrir doucement la porte de Rosine. Le Comte, Ă  part. Je me suis enferrĂ© de dĂ©pit. Garder la lettre Ă  prĂ©sent ! il faudra m’enfuir autant vaudrait n’ĂȘtre pas venu
 La lui montrer !
 Si je puis en prĂ©venir Rosine, la montrer est un coup de maĂźtre. Bartholo revient sur la pointe du pied. Elle est assise auprĂšs de sa fenĂȘtre, le dos tournĂ© Ă  la porte, occupĂ©e Ă  relire une lettre de son cousin l’officier, que j’avais dĂ©cachetĂ©e
 Voyons donc la sienne. Le Comte lui remet la lettre de Rosine. La voici. À part. C’est ma lettre qu’elle relit. Bartholo lit. Depuis que vous m’avez appris votre nom et votre Ă©tat. » Ah ! la perfide ! c’est bien lĂ  sa main. Le Comte, effrayĂ©. Parlez donc bas Ă  votre tour. Bartholo. Quelle obligation, mon cher ! Le Comte. Quand tout sera fini, si vous croyez m’en devoir, vous serez le maĂźtre. D’aprĂšs un travail que fait actuellement don Basile avec un homme de loi
 Bartholo. Avec un homme de loi ! pour mon mariage ? Le Comte. Vous aurais-je arrĂȘtĂ© sans cela ? Il m’a chargĂ© de vous dire que tout peut ĂȘtre prĂȘt pour demain. Alors, si elle rĂ©siste
 Bartholo. Elle rĂ©sistera. Le Comte veut reprendre la lettre, Bartholo la serre. VoilĂ  l’instant oĂč je puis vous servir nous lui montrerons sa lettre ; et s’il le faut plus mystĂ©rieusement, j’irai jusqu’à lui dire que je la tiens d’une femme Ă  qui le comte l’a sacrifiĂ©e. Vous sentez que le trouble, la honte, le dĂ©pit, peuvent la porter sur-le-champ
 Bartholo, riant. De la calomnie ! Mon cher ami, je vois bien maintenant que vous venez de la part de Basile ! Mais pour que ceci n’eĂ»t pas l’air concertĂ©, ne serait-il pas bon qu’elle vous connĂ»t d’avance ? Le Comte rĂ©prime un grand mouvement de joie. C’était assez l’avis de don Basile. Mais comment faire ? il est tard
 au peu de temps qui reste
 Bartholo. Je dirai que vous venez en sa place. Ne lui donnerez-vous pas bien une leçon ? Le Comte. Il n’y a rien que je ne fasse pour vous plaire. Mais prenez garde que toutes ces histoires de maĂźtres supposĂ©s sont de vieilles finesses, des moyens de comĂ©die si elle va se douter
 Bartholo. PrĂ©sentĂ© par moi ? Quelle apparence ? Vous avez plus l’air d’un amant dĂ©guisĂ© que d’un ami officieux. Le Comte. Oui ? Vous croyez donc que mon air peut aider Ă  la tromperie ? Bartholo. Je le donne au plus fin Ă  deviner. Elle est ce soir d’une humeur horrible. Mais quand elle ne ferait que vous voir
 son clavecin est dans ce cabinet. Amusez-vous en l’attendant je vais faire l’impossible pour l’amener. Le Comte. Gardez-vous bien de lui parler de la lettre ! Bartholo. Avant l’instant dĂ©cisif ? Elle perdrait tout son effet. Il ne faut pas me dire deux fois les choses il ne faut pas me les dire deux fois. Il s’en va. ScĂšne III LE COMTE. Me voilĂ  sauvĂ©. Ouf ! que ce diable d’homme est rude Ă  manier ! Figaro le connaĂźt bien. Je me voyais mentir ; cela me donnait un air plat et gauche, et il a des yeux !
 Ma foi, sans l’inspiration subite de la lettre, il faut l’avouer, j’étais Ă©conduit comme un sot. Ô ciel ! on dispute lĂ -dedans. Si elle allait s’obstiner Ă  ne pas venir ! Écoutons
 Elle refuse de sortir de chez elle, et j’ai perdu le fruit de ma ruse. Il retourne Ă©couter. La voici ; ne nous montrons pas d’abord. Il entre dans le cabinet. ScĂšne IV LE COMTE, ROSINE, BARTHOLO. Rosine, avec une colĂšre simulĂ©e. Tout ce que vous direz est inutile, monsieur, j’ai pris mon parti ; je ne veux plus entendre parler de musique. Bartholo. Écoute donc, mon enfant ; c’est le seigneur Alonzo, l’élĂšve et l’ami de don Basile, choisi par lui pour ĂȘtre un de nos tĂ©moins. — La musique te calmera, je t’assure. Rosine. Oh ! pour cela, vous pouvez vous en dĂ©tacher si je chante ce soir !
 OĂč donc est-il ce maĂźtre que vous craignez de renvoyer ? je vais, en deux mots, lui donner son compte, et celui de Basile. Elle aperçoit son amant elle fait un cri. Ah !
 Bartholo. Qu’avez-vous ? Rosine, les deux mains sur son cƓur, avec un grand trouble. Ah ! mon Dieu ! monsieur
 Ah ! mon Dieu ! monsieur
 Bartholo. Elle se trouve encore mal ! Seigneur Alonzo ! Rosine. Non, je ne me trouve pas mal
 mais c’est qu’en me tournant
 Ah !
 Le Comte. Le pied vous a tournĂ©, madame ? Rosine. Ah ! oui, le pied m’a tournĂ©. Je me suis fait un mal horrible. Le Comte. Je m’en suis bien aperçu. Rosine, regardant le comte. Le coup m’a portĂ© au cƓur. Bartholo. Un siĂ©ge, un siĂ©ge. Et pas un fauteuil ici ! Il va le chercher. Le Comte. Ah ! Rosine ! Rosine. Quelle imprudence ! Le Comte. J’ai mille choses essentielles Ă  vous dire. Rosine. Il ne nous quittera pas. Le Comte. Figaro va venir nous aider. Bartholo apporte un fauteuil. Tiens, mignonne, assieds-toi. — Il n’y a pas d’apparence, bachelier, qu’elle prenne de leçon ce soir ; ce sera pour un autre jour. Adieu. Rosine, au comte. Non, attendez ; ma douleur est un peu apaisĂ©e. À Bartholo. Je sens que j’ai eu tort avec vous, monsieur je veux vous imiter, en rĂ©parant sur-le-champ
 Bartholo. Oh ! le bon petit naturel de femme ! Mais aprĂšs une pareille Ă©motion, mon enfant, je ne souffrirai pas que tu fasses le moindre effort. Adieu, adieu, bachelier. Rosine, au comte. Un moment, de grĂące ! À Bartholo. Je croirai, monsieur, que vous n’aimez pas Ă  m’obliger, si vous m’empĂȘchez de vous prouver mes regrets en prenant ma leçon. Le Comte, Ă  part, Ă  Bartholo. Ne la contrariez pas, si vous m’en croyez. Bartholo. VoilĂ  qui est fini, mon amoureuse. Je suis si loin de chercher Ă  te dĂ©plaire, que je veux rester lĂ  tout le temps que tu vas Ă©tudier. Rosine. Non, monsieur ; je sais que la musique n’a nul attrait pour vous. Bartholo. Je t’assure que ce soir elle m’enchantera. Rosine, au comte, Ă  part. Je suis au supplice. Le Comte, prenant un papier de musique sur le pupitre. Est-ce lĂ  ce que vous voulez chanter, madame ? Rosine. Oui, c’est un morceau trĂšs agrĂ©able de la PrĂ©caution inutile. Bartholo. Toujours la PrĂ©caution inutile ? Le Comte. C’est ce qu’il y a de plus nouveau aujourd’hui. C’est une image du printemps, d’un genre assez vif. Si madame veut l’essayer
 Rosine, regardant le comte. Avec grand plaisir un tableau du printemps me ravit ; c’est la jeunesse de la nature. Au sortir de l’hiver, il semble que le cƓur acquiĂšre un plus haut degrĂ© de sensibilitĂ© comme un esclave enfermĂ© depuis longtemps goĂ»te, avec plus de plaisir, le charme de la libertĂ© qui vient de lui ĂȘtre offerte. Bartholo, bas au comte. Toujours des idĂ©es romanesques en tĂȘte. Le Comte, bas. En sentez-vous l’application ? Bartholo. Parbleu ! Il va s’asseoir dans le fauteuil qu’a occupĂ© Rosine. Rosine, chante[1]. Quand dans la plaine L’amour ramĂšne Le printemps, Si chĂ©ri des amants Tout reprend l’ĂȘtre, Son feu pĂ©nĂštre Dans les fleurs Et dans les jeunes cƓurs. On voit les troupeaux Sortir des hameaux ; Dans tous les coteaux, Les cris des agneaux Retentissent ; Ils bondissent ; Tout fermente, Tout augmente ; Les brebis paissent Les fleurs qui naissent ; Les chiens fidĂšles Veillent sur elles ; Mais Lindor, enflammĂ©, Ne songe guĂšre Qu’au bonheur d’ĂȘtre aimĂ© De sa bergĂšre. MĂȘme air Loin de sa mĂšre, Cette bergĂšre Va chantant OĂč son amant l’attend. Par cette ruse, L’amour l’abuse ; Mais chanter Sauve-t-il du danger ? Les doux chalumeaux, Les chants des oiseaux, Ses charmes naissants, Ses quinze ou seize ans, Tout l’excite, Tout l’agite ; La pauvrette S’inquiĂšte ; De sa retraite, Lindor la guette ; Elle s’avance, Lindor s’élance, Il vient de l’embrasser Elle, bien aise, Feint de se courroucer, Pour qu’on l’apaise. Petite reprise. Les soupirs, Les soins, les promesses, Les vives tendresses, Les plaisirs, Le fin badinage, Sont mis en usage ; Et bientĂŽt la bergĂšre Ne sent plus de colĂšre. Si quelque jaloux Trouble un bien si doux, Nos amants d’accord Ont un soin extrĂȘme
 
 De voiler leur transport ; Mais quand on s’aime, La gĂȘne ajoute encor Au plaisir mĂȘme. En l’écoutant, Bartholo s’est assoupi. Le comte, pendant la petite reprise, se hasarde Ă  prendre une main, qu’il couvre de baisers. L’émotion ralentit le chant de Rosine, l’affaiblit, et finit mĂȘme par lui couper la voix au milieu de la cadence, au mot extrĂȘme. L’orchestre suit les mouvements de la chanteuse, affaiblit son jeu, et se tait avec elle. L’absence du bruit, qui avait endormi Bartholo, le rĂ©veille. Le comte se relĂšve, Rosine et l’orchestre reprennent subitement la suite de l’air. Si la petite reprise se rĂ©pĂšte, le mĂȘme jeu recommence. Le Comte. En vĂ©ritĂ©, c’est un morceau charmant, et madame l’exĂ©cute avec une intelligence
 Rosine. Vous me flattez, seigneur ; la gloire est tout entiĂšre au maĂźtre. Bartholo, bĂąillant. Moi, je crois que j’ai un peu dormi pendant le morceau charmant. J’ai mes malades. Je vas, je viens, je toupille ; et sitĂŽt que je m’assieds, mes pauvres jambes ! Il se lĂšve et pousse le fauteuil. Rosine, bas, au comte. Figaro ne vient pas ! Le Comte. Filons le temps. Bartholo. Mais, bachelier, je l’ai dĂ©jĂ  dit Ă  ce vieux Basile est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de lui faire Ă©tudier des choses plus gaies que toutes ces grandes aria, qui vont en haut, en bas, en roulant, hi, ho, a, a, a, a, et qui me semblent autant d’enterrements ? LĂ , de ces petits airs qu’on chantait dans ma jeunesse, et que chacun retenait facilement ? J’en savais autrefois
 Par exemple
 Pendant la ritournelle, il cherche en se grattant la tĂȘte, et chante en faisant claquer ses pouces, et dansant des genoux comme les vieillards. Veux-tu, ma Rosinette, Faire emplette Du roi des maris ?
 Au comte, en riant. Il y a Fanchonnette dans la chanson ; mais j’y ai substituĂ© Rosinette pour la lui rendre plus agrĂ©able et la faire cadrer aux circonstances. Ah ! ah ! ah ! ah ! Fort bien ! pas vrai ? Le Comte, riant. Ah ! ah ! ah ! Oui, tout au mieux. ScĂšne V FIGARO, dans le fond ; ROSINE, BARTHOLO, LE COMTE. Bartholo, chante. Veux-tu, ma Rosinette, Faire emplette Du roi des maris ? Je ne suis point Tircis ; Mais la nuit, dans l’ombre, Je vaux encor mon prix ; Et quand il fait sombre, Les plus beaux chats sont gris. Il rĂ©pĂšte la reprise en dansant. Figaro, derriĂšre lui, imite ses mouvements. Je ne suis point Tircis. Apercevant Figaro. Ah ! entrez, monsieur le barbier ; avancez vous ĂȘtes charmant ! Figaro salue. Monsieur, il est vrai que ma mĂšre me l’a dit autrefois ; mais je suis un peu dĂ©formĂ© depuis ce temps-lĂ . À part, au comte. Bravo ! monseigneur. Pendant toute cette scĂšne, le comte fait ce qu’il peut pour parler Ă  Rosine ; mais l’Ɠil inquiet et vigilant du tuteur l’en empĂȘche toujours, ce qui forme un jeu muet de tous les acteurs Ă©trangers au dĂ©bat du docteur et de Figaro. Bartholo. Venez-vous purger encore, saigner, droguer, mettre sur le grabat toute ma maison ? Figaro. Monsieur, il n’est pas tous les jours fĂȘte ; mais, sans compter les soins quotidiens, monsieur a pu voir que, lorsqu’ils en ont besoin, mon zĂšle n’attend pas qu’on lui commande
 Bartholo. Votre zĂšle n’attend pas ! Que direz-vous, monsieur le zĂ©lĂ©, Ă  ce malheureux qui bĂąille et dort tout Ă©veillĂ© ? et Ă  l’autre qui, depuis trois heures, Ă©ternue Ă  se faire sauter le crĂąne et jaillir la cervelle ! que leur direz-vous ? Figaro. Ce que je leur dirai ? Bartholo. Oui ! Figaro. Je leur dirai
 Eh ! parbleu, je dirai Ă  celui qui Ă©ternue, Dieu vous bĂ©nisse ; et Va te coucher Ă  celui qui bĂąille. Ce n’est pas cela, monsieur, qui grossira le mĂ©moire. Bartholo. Vraiment non ; mais c’est la saignĂ©e et les mĂ©dicaments qui le grossiraient, si je voulais y entendre. Est-ce par zĂšle aussi que vous avez empaquetĂ© les yeux de ma mule ? et votre cataplasme lui rendra-t-il la vue ? Figaro. S’il ne lui rend pas la vue, ce n’est pas cela non plus qui l’empĂȘchera d’y voir. Bartholo. Que je le trouve sur le mĂ©moire !
 On n’est pas de cette extravagance-lĂ . Figaro. Ma foi ! monsieur, les hommes n’ayant guĂšre Ă  choisir qu’entre la sottise et la folie, oĂč je ne vois pas de profit, je veux au moins du plaisir ; et vive la joie ! Qui sait si le monde durera encore trois semaines ? Bartholo. Vous feriez bien mieux, monsieur le raisonneur, de me payer mes cent Ă©cus et les intĂ©rĂȘts sans lanterner je vous en avertis. Figaro. Doutez-vous de ma probitĂ©, monsieur ? Vos cent Ă©cus ! j’aimerais mieux vous les devoir toute ma vie que de les nier un seul instant. Bartholo. Et dites-moi un peu comment la petite Figaro a trouvĂ© les bonbons que vous lui avez portĂ©s ? Figaro. Quels bonbons ? que voulez-vous dire ? Bartholo. Oui, ces bonbons, dans ce cornet fait avec cette feuille de papier Ă  lettre, ce matin. Figaro. Diable emporte si
 Rosine, l’interrompant. Avez-vous eu soin au moins de les lui donner de ma part, monsieur Figaro ? Je vous l’avais recommandĂ©. Figaro. Ah, ah ! les bonbons de ce matin ? Que je suis bĂȘte, moi ! j’avais perdu tout cela de vue
 Oh ! excellents, madame ! admirables ! Bartholo. Excellents ! admirables ! Oui, sans doute, monsieur le barbier, revenez sur vos pas ! Vous faites lĂ  un joli mĂ©tier, monsieur ! Figaro. Qu’est-ce qu’il a donc, monsieur ? Bartholo. Et qui vous fera une belle rĂ©putation, monsieur ! Figaro. Je la soutiendrai, monsieur. Bartholo. Dites que vous la supporterez, monsieur. Figaro. Comme il vous plaira, monsieur. Bartholo. Vous le prenez bien haut, monsieur ! Sachez que quand je dispute avec un fat, je ne lui cĂšde jamais. Figaro lui tourne le dos. Nous diffĂ©rons en cela, monsieur ; moi, je lui cĂšde toujours. Bartholo. Hein ? qu’est-ce qu’il dit donc, bachelier ? Figaro. C’est que vous croyez avoir affaire Ă  quelque barbier de village, et qui ne sait manier que le rasoir ? Apprenez, monsieur, que j’ai travaillĂ© de la plume Ă  Madrid, et que, sans les envieux
 Bartholo. Eh ! que n’y restiez-vous, sans venir ici changer de profession ? Figaro. On fait comme on peut mettez-vous Ă  ma place. Bartholo. Me mettre Ă  votre place ! Ah ! parbleu, je dirais de belles sottises ! Figaro. Monsieur, vous ne commencez pas trop mal ; je m’en rapporte Ă  votre confrĂšre qui est lĂ  rĂȘvassant
 Le Comte, revenant Ă  lui. Je
 je ne suis pas le confrĂšre de monsieur. Figaro. Non ? Vous voyant ici Ă  consulter, j’ai pensĂ© que vous poursuiviez le mĂȘme objet. Bartholo, en colĂšre. Enfin, quel sujet vous amĂšne ? Y a-t-il quelque lettre Ă  remettre encore ce soir Ă  madame ? Parlez, faut-il que je me retire ? Figaro. Comme vous rudoyez le pauvre monde ! Eh ! parbleu, monsieur, je viens vous raser, voilĂ  tout n’est-ce pas aujourd’hui votre jour ? Bartholo. Vous reviendrez tantĂŽt. Figaro. Ah ! oui, revenir ! Toute la garnison prend mĂ©decine demain matin, j’en ai obtenu l’entreprise par mes protections. Jugez donc comme j’ai du temps Ă  perdre ! Monsieur passe-t-il chez lui ? Bartholo. Non, monsieur ne passe point chez lui. Eh ! mais
 qui empĂȘche qu’on ne me rase ici ? Rosine, avec dĂ©dain. Vous ĂȘtes honnĂȘte ! Et pourquoi pas dans mon appartement ? Bartholo. Tu te fĂąches ? Pardon, mon enfant, tu vas achever de prendre ta leçon ; c’est pour ne pas perdre un instant le plaisir de t’entendre. Figaro, bas au comte. On ne le tirera pas d’ici. Haut. Allons, l’ÉveillĂ© ? la Jeunesse ? le bassin, de l’eau, tout ce qu’il faut Ă  monsieur ! Bartholo. Sans doute, appelez-les ! FatiguĂ©s, harassĂ©s, moulus de votre façon, n’a-t-il pas fallu les faire coucher ? Figaro. Eh bien ! j’irai tout chercher. N’est-ce pas dans votre chambre ? Bas au comte. Je vais l’attirer dehors. Bartholo dĂ©tache son trousseau de clefs, et dit par rĂ©flexion Non, non, j’y vais moi-mĂȘme. Bas au comte, en s’en allant. Ayez les yeux sur eux, je vous prie. ScĂšne VI FIGARO, LE COMTE, ROSINE. Figaro. Ah ! que nous l’avons manquĂ© belle ! il allait me donner le trousseau. La clef de la jalousie n’y est-elle pas ? Rosine. C’est la plus neuve de toutes. ScĂšne VII BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE, ROSINE. Bartholo, revenant. À part. Bon ! je ne sais ce que je fais, de laisser ici ce maudit barbier. À Figaro. Tenez. Il lui donne le trousseau. Dans mon cabinet, sous mon bureau ; mais ne touchez Ă  rien. Figaro. La peste ! il y ferait bon, mĂ©fiant comme vous ĂȘtes ! À part, en s’en allant. Voyez comme le ciel protĂšge l’innocence ! ScĂšne VIII BARTHOLO, LE COMTE, ROSINE. Bartholo, bas au comte. C’est le drĂŽle qui a portĂ© la lettre au comte. Le Comte, bas. Il m’a l’air d’un fripon. Bartholo. Il ne m’attrapera plus. Le Comte. Je crois qu’à cet Ă©gard le plus fort est fait. Bartholo. Tout considĂ©rĂ©, j’ai pensĂ© qu’il Ă©tait plus prudent de l’envoyer dans ma chambre que de le laisser avec elle. Le Comte. ils n’auraient pas dit un mot que je n’eusse Ă©tĂ© en tiers. Rosine. Il est bien poli, messieurs, de parler bas sans cesse. Et ma leçon ? Ici l’on entend un bruit, comme de la vaisselle renversĂ©e. Bartholo, criant. Qu’est-ce que j’entends donc ? Le cruel barbier aura tout laissĂ© tomber dans l’escalier, et les plus belles piĂšces de mon nĂ©cessaire !
 Il court dehors. ScĂšne IX LE COMTE, ROSINE. Le Comte. Profitons du moment que l’intelligence de Figaro nous mĂ©nage. Accordez-moi, ce soir, je vous en conjure, madame, un moment d’entretien indispensable pour vous soustraire Ă  l’esclavage oĂč vous alliez tomber. Rosine. Ah ! Lindor ! Le Comte. Je puis monter Ă  votre jalousie ; et quant Ă  la lettre que j’ai reçue de vous ce matin, je me suis vu forcé  ScĂšne X ROSINE, BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE. Bartholo. Je ne m’étais pas trompĂ© ; tout est brisĂ©, fracassĂ©. Figaro. Voyez le grand malheur pour tant de train ! On ne voit goutte sur l’escalier. Il montre la clef au comte. Moi, en montant, j’ai accrochĂ© une clef
 Bartholo. On prend garde Ă  ce qu’on fait. Accrocher une clef ! L’habile homme ! Figaro. Ma foi, monsieur, cherchez-en un plus subtil. ScĂšne XI Les acteurs prĂ©cĂ©dents, don BASILE. Rosine, effrayĂ©e, Ă  part. Don Basile !
 Le Comte, Ă  part. Juste ciel ! Figaro, Ă  part. C’est le diable ! Bartholo va au-devant de lui. Ah ! Basile, mon ami, soyez le bien rĂ©tabli. Votre accident n’a donc point eu de suites ? En vĂ©ritĂ©, le seigneur Alonzo m’avait fort effrayĂ© sur votre Ă©tat ; demandez-lui, je partais pour vous aller voir, et s’il ne m’avait point retenu
 Basile, Ă©tonnĂ©. Le seigneur Alonzo ? Figaro frappe du pied. Eh quoi ! toujours des accrocs ? Deux heures pour une mĂ©chante barbe
 Chienne de pratique ! Basile, regardant tout le monde. Me ferez-vous bien le plaisir de me dire, messieurs
 ? Figaro. Vous lui parlerez quand je serai parti. Basile. Mais encore faudrait-il
 Le Comte. Il faudrait vous taire, Basile. Croyez-vous apprendre Ă  monsieur quelque chose qu’il ignore ? Je lui ai racontĂ© que vous m’aviez chargĂ© de venir donner une leçon de musique Ă  votre place. Basile, plus Ă©tonnĂ©. La leçon de musique !
 Alonzo !
 Rosine, Ă  part, Ă  Basile. Eh ! taisez-vous. Basile. Elle aussi ! Le Comte, bas Ă  Bartholo. Dites-lui donc tout bas que nous en sommes convenus. Bartholo, Ă  Basile, Ă  part. N’allez pas nous dĂ©mentir, Basile, en disant qu’il n’est pas votre Ă©lĂšve, vous gĂąteriez tout. Basile. Ah ! ah ! Bartholo, haut. En vĂ©ritĂ©, Basile, on n’a pas plus de talent que votre Ă©lĂšve. Basile, stupĂ©fait. Que mon Ă©lĂšve !
 Bas. Je venais pour vous dire que le comte est dĂ©mĂ©nagĂ©. Bartholo, bas. Je le sais, taisez-vous. Basile, bas. Qui vous l’a dit ? Bartholo, bas. Lui, apparemment ! Le Comte, bas. Moi, sans doute Ă©coutez seulement. Rosine, bas Ă  Basile. Est-il si difficile de vous taire ? Figaro, bas, Ă  Basile. Hum ! Grand escogriffe ! Il est sourd ! Basile, Ă  part. Qui diable est-ce donc qu’on trompe ici ? Tout le monde est dans le secret ! Bartholo, haut. Eh bien, Basile, votre homme de loi ?
 Figaro. Vous avez toute la soirĂ©e pour parler de l’homme de loi. Bartholo, Ă  Basile. Un mot dites-moi seulement si vous ĂȘtes content de l’homme de loi ? Basile, effarĂ©. De l’homme de loi ? Le Comte, souriant. Vous ne l’avez pas vu, l’homme de loi ? Basile, impatientĂ©. Eh ! non, je ne l’ai pas vu, l’homme de loi. Le Comte, Ă  Bartholo, Ă  part. Voulez-vous donc qu’il s’explique ici devant elle ? Renvoyez-le. Bartholo, bas au comte. Vous avez raison. À Basile. Mais quel mal vous a donc pris si subitement ? Basile, en colĂšre. Je ne vous entends pas. Le Comte lui met Ă  part une bourse dans la main. Oui, monsieur vous demande ce que vous venez faire ici, dans l’état d’indisposition oĂč vous ĂȘtes ? Figaro. Il est pĂąle comme un mort ! Basile. Ah ! je comprends
 Le Comte. Allez vous coucher, mon cher Basile vous n’ĂȘtes pas bien, et vous nous faites mourir de frayeur. Allez vous coucher. Figaro. Il a la physionomie toute renversĂ©e. Allez vous coucher. Bartholo. D’honneur, il sent la fiĂšvre d’une lieue. Allez vous coucher. Rosine. Pourquoi ĂȘtes-vous donc sorti ? On dit que cela se gagne. Allez vous coucher. Basile, au dernier Ă©tonnement. Que j’aille me coucher ! Tous les acteurs ensemble. Eh ! sans doute. Basile, les regardant tous. En effet, messieurs, je crois que je ne ferai pas mal de me retirer ; je sens que je ne suis pas ici dans mon assiette ordinaire. Bartholo. À demain, toujours, si vous ĂȘtes mieux. Le Comte. Basile, je serai chez vous de trĂšs bonne heure. Figaro. Croyez-moi, tenez-vous bien chaudement dans votre lit. Rosine. Bonsoir, monsieur Basile. Basile, Ă  part. Diable emporte si j’y comprends rien ! et, sans cette bourse
 Tous. Bonsoir, Basile, bonsoir. Basile, en s’en allant. Eh bien ! bonsoir donc, bonsoir. Ils l’accompagnent tous en riant. ScĂšne XII Les acteurs prĂ©cĂ©dents, exceptĂ© BASILE. Bartholo, d’un ton important. Cet homme-lĂ  n’est pas bien du tout. Rosine. Il a les yeux Ă©garĂ©s. Le Comte. Le grand air l’aura saisi. Figaro. Avez-vous vu comme il parlait tout seul ? Ce que c’est que de nous ! À Bartholo. Ah çà, vous dĂ©cidez-vous, cette fois ? Il lui pousse un fauteuil trĂšs loin du comte, et lui prĂ©sente le linge. Le Comte. Avant de finir, madame, je dois vous dire un mot essentiel au progrĂšs de l’art que j’ai l’honneur de vous enseigner. Il s’approche, et lui parle bas Ă  l’oreille. Bartholo, Ă  Figaro. Eh mais ! il semble que vous le fassiez exprĂšs de vous approcher, et de vous mettre devant moi pour m’empĂȘcher de voir
 Le Comte, bas Ă  Rosine. Nous avons la clef de la jalousie, et nous serons ici Ă  minuit. Figaro passe le linge au cou de Bartholo. Quoi voir ? Si c’était une leçon de danse, on vous passerait d’y regarder ; mais du chant !
 ahi, ahi ! Bartholo. Qu’est-ce que c’est ? Figaro. Je ne sais ce qui m’est entrĂ© dans l’Ɠil. Il rapproche sa tĂȘte. Bartholo. Ne frottez donc pas ! Figaro. C’est le gauche. Voudriez-vous me faire le plaisir d’y souffler un peu fort ? Bartholo prend la tĂȘte de Figaro, regarde par-dessus, le pousse violemment, et va derriĂšre les amants Ă©couter leur conversation. Le Comte, bas Ă  Rosine. Et quant Ă  votre lettre, je me suis trouvĂ© tantĂŽt dans un tel embarras pour rester ici
 Figaro, de loin, pour avertir. Hem ! hem !
 Le Comte. DĂ©solĂ© de voir encore mon dĂ©guisement inutile
 Bartholo, passant entre eux deux. Votre dĂ©guisement inutile ! Rosine, effrayĂ©e. Ah !
 Bartholo. Fort bien, madame, ne vous gĂȘnez pas. Comment ! sous mes yeux mĂȘmes, en ma prĂ©sence, on m’ose outrager de la sorte ! Le Comte. Qu’avez-vous donc, seigneur ? Bartholo. Perfide Alonzo ! Le Comte. Seigneur Bartholo, si vous avez souvent des lubies comme celle dont le hasard me rend tĂ©moin, je ne suis plus Ă©tonnĂ© de l’éloignement que mademoiselle a pour devenir votre femme. Rosine. Sa femme ! moi ! passer mes jours auprĂšs d’un vieux jaloux qui, pour tout bonheur, offre Ă  ma jeunesse un esclavage abominable ! Bartholo. Ah ! qu’est-ce que j’entends ? Rosine. Oui, je le dis tout haut je donnerai mon cƓur et ma main Ă  celui qui pourra m’arracher de cette horrible prison, oĂč ma personne et mon bien sont retenus contre toute justice. Rosine sort. ScĂšne XIII BARTHOLO, FIGARO, LE COMTE. Bartholo. La colĂšre me suffoque. Le Comte. En effet, seigneur, il est difficile qu’une jeune femme
 Figaro. Oui, une jeune femme, et un grand Ăąge, voilĂ  ce qui trouble la tĂȘte d’un vieillard. Bartholo. Comment ! lorsque je les prends sur le fait ! Maudit barbier ! il me prend des envies
 Figaro. Je me retire, il est fou. Le Comte. Et moi aussi ; d’honneur, il est fou. Figaro. Il est fou, il est fou
 Ils sortent. ScĂšne XIV BARTHOLO, seul, les poursuit. Je suis fou ! InfĂąmes suborneurs ! Ă©missaires du diable, dont vous faites ici l’office, et qui puisse vous emporter tous
 Je suis fou !
 Je les ai vus comme je vois ce pupitre
 et me soutenir effrontĂ©ment !
 Ah ! il n’y a que Basile qui puisse m’expliquer ceci. Oui, envoyons-le chercher. HolĂ  ! quelqu’un
 Ah ! j’oublie que je n’ai personne
 Un voisin, le premier venu, n’importe. Il y a de quoi perdre l’esprit ! il y a de quoi perdre l’esprit ! Pendant l’entr’acte, le théùtre s’obscurcit on entend un bruit d’orage exĂ©cutĂ© par l’orchestre. ↑ Cette ariette, dans le goĂ»t espagnol, fut chantĂ©e le premier jour Ă  Paris, malgrĂ© les huĂ©es, les rumeurs et le train usitĂ©s au parterre en ces jours de crise et de combat. La timiditĂ© de l’actrice l’a depuis empĂȘchĂ©e d’oser la redire, et les jeunes rigoristes du théùtre l’ont fort louĂ©e de cette rĂ©ticence. Mais si la dignitĂ© de la ComĂ©die-Française y a gagnĂ© quelque chose, il faut convenir que le Barbier de SĂ©ville y a beaucoup perdu. C’est pourquoi, sur les théùtres oĂč quelque peu de musique ne tirera pas tant Ă  consĂ©quence, nous invitons tous directeurs Ă  la restituer, tous acteurs Ă  la chanter, tous spectateurs Ă  l’écouter, et tous critiques Ă  nous la pardonner, en faveur du genre de la piĂšce et du plaisir que leur fera le morceau. ÉcoutezJamais Deux Sans Toi de Trois CafĂ©s Gourmands, 2,896 Shazams, disponible sur les listes de lecture Apple Music French Hits: 2018 et ’10s French Pop Essentials. Page d'accueil Paroles Et Traductions Classements Musicaux Statistiques Gains Acheter La Chanson Regarder sur Youtube VidĂ©o On A Mis Les Voiles Pays belgique AjoutĂ©e 13/05/2022 Titre original de la chanson Melan X L'hexaler - On A Mis Les Voiles Reportage [Ajouter un artiste associĂ©] [Supprimer l'artiste liĂ©] [Ajouter des paroles] [Ajouter la traduction des paroles] Statistiques quotidiennes "On A Mis Les Voiles" a Ă©tĂ© visionnĂ© principalement dans Peut. De plus, le jour de la semaine le plus rĂ©ussi oĂč la chanson avait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e par les tĂ©lĂ©spectateurs est Lundi. "On A Mis Les Voiles" calcule les meilleurs rĂ©sultats sur 16 Peut 2022. La chanson a obtenu des scores infĂ©rieurs sur Peut. De plus, le pire jour de la semaine oĂč la vidĂ©o a rĂ©duit le nombre de tĂ©lĂ©spectateurs est August. "On A Mis Les Voiles" a reçu une rĂ©duction significative de 20 Peut 2022. Le tableau ci-dessous compare "On A Mis Les Voiles" au cours des 7 premiers jours de la sortie de la chanson. Jour Changer Jour 1 samedi 0% Jour 2 dimanche + Jour 3 Lundi + Jour 4 mardi Jour 5 mercredi Jour 6 Jeudi Jour 7 vendredi Trafic total par jour de la semaine Les informations prĂ©sentĂ©es ci-dessous calculent un centile du trafic combinĂ© en un jour de la semaine. "On A Mis Les Voiles" rĂ©alisations, rĂ©sultat total divisĂ© par jour de la semaine. Selon les donnĂ©es que nous avons appliquĂ©es, le jour de la semaine le plus efficace pour le "On A Mis Les Voiles" pourrait ĂȘtre examinĂ© Ă  partir du tableau ci-dessous. Jour de la semaine Centile samedi dimanche Lundi mardi mercredi Jeudi vendredi Trafic total par mois Le tableau ci-dessous reprĂ©sente un centile du trafic divisĂ© mois par mois. "On A Mis Les Voiles" rĂ©sultats, combinant l'impact total de la chanson depuis la premiĂšre sur 13 Peut 2022. Selon les donnĂ©es, prouvĂ©es par nous, le mois le plus efficace pour "[3]" pourrait ĂȘtre notĂ© dans la liste ci-dessous. Mois Centile Peut aoĂ»t Online users now 957 members 689, robots 268
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Sujet amour courtois, musique, poĂ©sie mĂ©diĂ©vale, chanson mĂ©diĂ©vale, Cantigas de amigo II, galaĂŻco-portugais, troubadour, lyrique courtoise. PĂ©riode XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Auteur MartĂ­n ou Martim Codax Titre Mandad’ei comigo InterprĂštes Oni Wytars Album Amar e Trobar, la passion et le mystĂšre au moyen-Ăąge 1992 Bonjour Ă  tous, ous partons aujourd’hui, toutes voiles dehors, Ă  la dĂ©couverte de l’art des troubadours galaĂŻco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-Ăąge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le rĂ©pertoire des Cantigas de amigo. Comme dans la plupart des poĂ©sies du genre, le poĂšte met ici ses rimes dans la bouche d’une damoiselle qui nous conte ses sentiments pour son ami », autrement dit son bien-aimĂ©, dans l’attente de son retour ou de sa venue. Bien que le jongleur juglar ou jograr galaĂŻco-portugais Martin Codax ne soit qu’un des quatre-vingt huit auteurs des cantigas de amigo, il est demeurĂ©, Ă  ce jour, l’un des reprĂ©sentants les plus cĂ©lĂšbres de cette lyrique courtoise mĂ©diĂ©vale et il reste, en tout cas, l’une des plus chantĂ©s. Comme nous lui avons dĂ©jĂ  dĂ©diĂ© un article, nous vous invitons Ă  vous y reporter, au besoin Martin Codax troubadour mĂ©diĂ©val. Oni Wytars. Mandad’ei comigo, Cantiga de Amigo 2 de Martin Codax Amar e Trobar, par l’ensemble MĂ©diĂ©val oni Wytars est l’excellent ensemble allemand Oni Wytars qui nous propose ici l’interprĂ©tation de cette Cantiga de Amigo II de Martin Codax. Elle est tirĂ©e de leur album Amar e trobar, sorti en 1992. La formation y prĂ©sentait seize titres empruntĂ©s au rĂ©pertoire mĂ©diĂ©val français, italien et espagnol, avec pour ambition d’approcher le thĂšme de l’amour et de la passion au moyen-Ăąge, au sens large. Les piĂšces vont en effet de l’amour courtois et profane, Ă  un amour au sens plus spirituel, comme on le trouve dans la passion et les mystĂšres. On trouvera ainsi des compositions issues de l’art des troubadours, des Cantigas de Amigo, mais encore des piĂšces en provenance du Livre Vermell de Montserrat ou des Cantigas de Santa Maria. Oni Wytars signait Ă©galement, dans cet album, une collaboration avec le trĂšs reconnu compositeur, chef d’orchestre, musicien et musicologue autrichien. RenĂ© Clemencic et ce dernier venait prĂȘter, ici, ses talents d’instrumentiste Ă  la flĂ»te Ă  bec, Ă  la flĂ»te en corne gemshorn ou encore au chalĂ©mie instrument mĂ©diĂ©val de la famille des hautbois. Du cĂŽtĂ© du chant, c’est la soprano Ellen Santaniello qui prĂȘtait ici sa belle voix Ă  la piĂšce de Martin Codax du jour. Mandad’ei comigo de Martin Codax et sa traduction/adaptation en français Mandad’ei comigo, ca ven meu amigo. E irei, madr’ a Vigo Un message m’est parvenu Que venait mon doux ami Et j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Comigo’ei mandado, ca ven meu amado. E irei, madr’ a Vigo J’ai avec moi le message Que venait mon bien-aimĂ© Et j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven meu amigo e ven san’ e vivo. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon doux ami bien portant et vivant Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven meu amado e ven viv’ e sano. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon bien-aimĂ© Bien vivant et bien portant Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven san’ e vivo e d’el rei amigo E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait bien portant et vivant Et qu’il est du roi l’ami Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo Ca ven viv’ e sano e d’el rei privado. E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait vivant et bien portant et qu’il est du roi, favori Aussi, j’irai, mĂšre, Ă  Vigo En vous souhaitant une belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes.
VictorHugo , Les Travailleurs de la mer. 82. L'absence de ma joie est toute au fond de moi. Gabriel Charpentier. 67. J'ai lutté contre moi, j'ai crié, j'ai souffert, esseulé dans la nuit de mon ùme blessée, et, ma vie en lambeaux je sors de mon enfer, car j'ai trouvé l'enfer au fond de ma pensée. 63.
Paroles de On met les voiles Bande originale du film "Pattaya" par AlonzoKore, Alonzâ€Č, yeah MamĂ© Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya on arrive T'es pas prĂȘt, tu connais pas lâ€ČdĂ©lire À la citĂ© tout part Ă  la dĂ©rive Tu ressens la sĂšre-mi sur la tĂȘte Ă  Karim Changement de dĂ©cor, on se casse Ă  l'aĂ©roport Vas-y prends seulement ton passeport On va fuck, on va fuck, on va fuck À peine arrivĂ© je veux plus rentrer Ă  la maison Jâ€Čparle français, anglais ou thaĂŻlandais c'est avec l'accent Tout est contrefaçon, on sâ€Čen bats les couilles â€Čtoute façon Loin de tous mes ennemis Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Ouais ouais ouais on connaĂźt Tâ€Čas ken un ladyboy on tâ€Ča cramĂ© Le dancefloor est rempli de BelvĂ©s Si t'es jaloux câ€Čest peut-ĂȘtre que tu me remets BĂ©bĂ© j'suis le meilleur Tu trouveras pas mieux ailleurs Si tu me mets de mauvais humeur Je te plaque, je te plaque, je te plaque Câ€Čest le paradis des cailles-ra, tout XXX Rien Ă  foutre j'ai les poches pleines de bahts Je dĂ©pense, jâ€Čsuis le patron On se donne en spectacle T'es ma sport, ma XXX black On s'dĂ©foule au centre de tirs Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier câ€Čest la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on sâ€Čfait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, yâ€Ča rien Ă  faire PrĂ©pare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fĂȘte Ă  Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya!Writers AurĂ©lien Mazin, Dj Kore, Quentin Lepoutre, Kassimou Djae alonzo . 202 255 393 393 355 358 233 239

allez on part on met les voiles chanson