CassieClare, l'auteur de la Cité des Ténèbres, nous avait promis un bonus dès qu'elle atteindrait les 30.000 followers sur Twitter. Ce bonus devait porter sur une scène inédite d'un couple et celui qui a été choisi est le couple Magnus et Alec. Une très belle scène à lire en intégralité et en VO sur le site officiel de Cassandra
Mai 1996. David Cronenberg est invité pour la toute première fois à présenter son nouveau film au Festival de Cannes. Et en compétition, s'il vous plaît ! Le cinéaste canadien, qui a déjà trente ans de carrière derrière lui, s'est rendu célèbre dans les années 1980 avec des drames fantastico-horrifiques comme Vidéodrome, La Mouche ou Faux-semblants. Mais son baptême du feu cannois va vite tourner au scandale. Crash, adaptation du sulfureux roman de J. G. Ballard publié en 1973, s'attire ainsi les foudres d'une bonne partie de la presse et du public. C'est le plus gros scandale cannois de la décennie ! » confie Olivier Père, directeur du cinéma sur Arte et auteur du livre Crash – Rêves d'acier , publié par Carlotta et offert aux spectateurs qui iront voir le film pour sa ressortie, ce 8 juillet, dans les salles françaises. La première projection fut suivie d'une conférence de presse où toute l'équipe de Cronenberg se fit littéralement insulter par des journalistes, surtout de la presse anglo-saxonne. Le film a touché un tabou en montrant les accidents de voitures comme une source d'excitation et de désir. L'idée ne passe pas du tout, les critiques sont incendiaires. Même rejet lors de la séance officielle du soir, où de nombreux spectateurs ont l'impression de voir un porno soft n'ayant, selon eux, rien à faire en compétition à Cannes. » raconte l'histoire de James et Catherine Ballard James Spader et Deborah Kara Unger, couple urbain à la vie sexuelle débridée qui rencontre, à la suite d'une collision mortelle, une communauté d'adeptes des accidents de la route. Les époux Ballard vont alors s'adonner à une nouvelle forme de sexualité mêlant goût du danger, corps accidentés et plaisir de la tôle froissée, le tout dans le sillage de Vaughan Elias Koteas, un photographe aimant recréer les accidents fatals de célébrités défuntes. Pendant plusieurs jours sur la Croisette, la bataille critique fait rage il y a ceux qui s'ennuient, ceux qui sont choqués, ceux qui adorent, ceux qui trouvent ça grotesque » et divise jusqu'au jury cannois. On rapporte que le président Francis Ford Coppola déteste le film, mais l'insistance des cinéastes Tran Anh Hung et Atom Egoyan permettra finalement à Crash d'obtenir le Prix spécial du jury pour son audace, son sens du défi et son originalité ». Plusieurs membres du jury se sont néanmoins abstenus et c'est un Coppola particulièrement embarrassé qui remet sur scène le prix à David froid et visionnaireCette récompense cannoise ne porte pas chance à la carrière américaine du film, qui voit sa sortie sabordée et ne rapporte que 3,1 millions de dollars aux États-Unis alors que le budget dépassait les 9 millions de dollars. Si la sortie française se passe bien mieux 585 000 spectateurs se déplacent à l'été 1996, le scandale est par contre historique en Angleterre où Crash sort seulement en juin 1997 et subit une volée de bois vert des médias qui le jugent ouvertement pornographique. Qu'est-ce qui explique que le film ait autant rebuté et tendu les esprits, alors même que les années 1990 étaient habituées à voir des thrillers sexuels sur les écrans ? Les scènes de sexe de Crash n'ont pas vocation à être érotiques, les personnages s'y emboîtent de façon mécanique, comme un embout dans une prise ce qui n'est pas sans rappeler les pods d'eXistenZ, réalisé par Cronenberg en 1999. Cela se fait dans l'apathie la plus totale, c'est de la consommation pure », avance Linda Belhadj, auteure du livre Le Thriller érotique éditions Aedon, 2017. Crash s'ouvre en effet par trois séquences sexuelles successives l'une dans un hangar à avions, l'autre sur un plateau de tournage, la troisième sur un balcon d'appartement qui paraissent se dérouler de manière automatique et donnent la sensation d'une chair triste et froide. David Cronenberg a explicité la noirceur qui était déjà présente dans beaucoup de drames sexuels et de thrillers érotiques de la fin des années 1980 et du début des années 1990, comme Liaison fatale d'Adrian Lyne, Jade de William Friedkin mais aussi Blue Velvet de David Lynch – où s'exprimait déjà à travers la sexualité un vide existentiel », décrypte Linda Belhadj. Le cinéaste canadien décrivait également son film comme une œuvre de science-fiction à la psychologie futuriste ». De là à voir dans Crash une œuvre visionnaire et en avance sur son temps, il n'y a qu'un pas que Linda Belhadj n'hésite pas à franchir Il n'est pas étonnant que Cronenberg se soit reconnu dans le style de Ballard. Le réalisateur avait lui aussi pressenti l'impact des nouvelles technologies sur les relations humaines. Dans Vidéodrome, la main du personnage de James Woods ne fait plus qu'un avec son pistolet et aujourd'hui, notre extension est notre téléphone portable. Dans Crash, James Spader rencontre Holly Hunter en entrant en collision avec sa voiture ; peut-être qu'aujourd'hui il tomberait sur son profil via une application. On rencontre de nos jours davantage de personnes par le biais d'Internet, notre autoroute virtuelle où tant de crashes ont lieu. Le film passait pour choquant à l'époque, mais n'y est-on pas maintenant ? »Le casting de Crash s'est brûlé les ailes avec ce film Olivier Père, ArteAu-delà du sujet, les choix artistiques et formels contribuent encore aujourd'hui à faire de Crash un objet unique. On aurait pu s'attendre à un film apocalyptique, plein de bruit et de fureur, mais Cronenberg en a fait une œuvre intimiste, douce et calme, qui essaie de parler d'amour. Certains lui ont d'ailleurs reproché ce côté antonionien, c'est-à -dire une esthétique trop léchée, presque publicitaire, sans voir la beauté de la mise en scène », renchérit Olivier Père. La musique entêtante de Howard Shore fidèle compositeur de David Cronenberg, qui composa aussi au début des années 1990 les musiques du Silence des agneaux et de Seven renforce tout au long de Crash le sentiment d'un envoûtement obsessionnel. Il y a une structure extrêmement musicale, ce film est comme une boucle, une répétition sans fin, avec des rimes visuelles et dialoguées. On a l'impression d'un cercle vicieux, d'une spirale », poursuit le monsieur cinéma d'Arte. Une narration totalement déconcertante, sans dynamique apparente, sans bons ni méchants et qui, en plus des scènes de sexe, a pu susciter aussi le rejet du film Crash a eu le même problème que Showgirls, de Paul Verhoeven, sorti l'année précédente. Ce ne sont pas des thrillers en bonne et due forme et peut-être qu'une réelle intrigue à suspense et une trame narrative plus balisée auraient permis à Crash d'être mieux accueilli. Mais quasiment aucun film mêlant aussi radicalement sexe et réflexion sur la déliquescence des rapports humains n'a été bien reçu en ce milieu des années 1990 », rappelle Linda se termine de fait sans véritable résolution pour son duo de personnages, littéralement laissé au bord d'une route. Le dialogue, répété deux fois et qui conclut le film Maybe the next one » était d'ailleurs déjà prononcé dans les premières minutes, preuve d'un récit centré sur l'insatisfaction et l'inassouvissement. Revoir Crash dans sa superbe restauration 4K permet en tout cas de mesurer tout ce qui sépare désormais Hollywood d'une telle œuvre. On ne pourrait plus produire ce film aujourd'hui. Car des vedettes comme Holly Hunter, qui avait reçu en 1994 l'oscar de la meilleure actrice pour La Leçon de piano, seraient dissuadées par leurs agents de prendre un tel risque. Et sans stars, Cronenberg aurait un budget beaucoup plus serré et devrait tirer un trait sur le marché américain », conclut Olivier Père Le casting du film s'est d'ailleurs un peu brûlé les ailes. James Spader, qui avait quand même reçu le prix du meilleur acteur à Cannes en 1989 pour Sexe, Mensonges et Vidéo, n'a pas eu beaucoup de propositions d'Hollywood après Crash. Il a payé assez cher des choix artistiques audacieux alors qu'il avait de quoi devenir une star ». Film témoin d'une époque où le cinéma de David Cronenberg entrait dans une nouvelle dimension et gagnait malgré les huées de nouveaux admirateurs le cinéaste sera par exemple président du jury cannois en 1999, Crash constitue un film historiquement passionnant, en forme de déclaration d'amour à la littérature de J. G. Ballard. Surtout, son réalisateur assure qu'il n'est pas aussi noir que son chrome semble l'indiquer. En août 1996, Cronenberg confiait ainsi à Première que l'ambiance du livre est très difficile à supporter mais … une sorte d'espérance l'imprègne d'une façon très secrète. Pour moi, l'espoir est une chose ni jolie ni facile. » Souhaitons à Crash une ressortie plus apaisée et moins accidentée que lors de sa houleuse présentation cannoise, voilà déjà 24 ans. Crash », de David Cronenberg 1996. Durée 1 h 40. Sortie salle le 8 juillet, en version restaurée 4K inédite Carlotta Films. Disponibles le 21 octobre 2020 chez Carlotta le coffret Ultra Collector en combo DVD + Blu-ray + Blu-ray 4K Ultra HD + Livre de 200 pages disponible le 21 octobre 2020 49,99 € ; la version restaurée en Blu-ray en édition simple 19,99 €.Témoinsdont l'attention se situent entre l'animalité de ceux de Derrière la porte verte, et l'humanité de ceux de L'inconnu du lac.Les îles, c'est filmer la transmission du désir, c'estPrésentation Photo de Richard Dean Anderson, prise à l'époque où il était parachutiste. Caractéristiques techniques Photo en couleur du personnage Jack O'Neill portant un uniforme de camouflage des bois et un équipement de parachutiste vert, derrière lui se trouvent d'autres parachutistes et un avion. Mesure environ 4,5 po x 6 po. Cest le retour de la chronique de notre cher Trufo, lequel s'intéresse cette semaine au film porno "Derrière la porte verte". Eh oui, pas un film si facile que cela à voir. Lire plus. Cinéma; Actualité du cinéma; Durée : 9 min. Disponible : Du 16/03/2017 au 29/04/2025. Découvrez l'offre VOD-DVD de la boutique ARTE . Vous pourriez aimer aussi. Pour son premier passage derrière la caméra et son premier long, l'actrice et désormais réalisatrice Sandrine Kiberlain a choisi un sujet aussi intime qu'universel. Celui de l'amour au temps du péril, en l'occurrence celui de la Seconde Guerre mondiale. Pour porter cette histoire dans laquelle le drame de l'époque côtoie, tout en subtilité, les délicieux marivaudages de la scène, Sandrine Kiberlain a convié face à sa caméra une actrice époustouflante, toute droite venue de la Comédie Française Rebecca Marder. Il n'en fallait pas plus pour décider Laurie Cholewa à inviter ce talentueux tandem sur son plateau, afin de tout savoir sur la genèse et la sortie de ce très convaincant premier long métrage UNE JEUNE FILLE QUI VA subtile, à la fois dans les tourments d'une époque et dans la psyché d'une jeune femme en pleine éclosion, le long métrage de Sandrine Kiberlain est littéralement habité par la prestation de Rebecca Marder. À qui Laurie Chowela a donc logiquement posé la question qui est sur toutes les lèvres, est-ce que cette jeune fille va si bien ?"Oui je crois qu'elle va bien. Elle est à cet âge de tournant, l'âge de tous les possibles. Et en même temps elle n'est pas écervelée. Malgré son côté volubile elle n'a pas d’œillères. Elle est consciente de ce qui se passe puisqu'elle somatise aussi beaucoup la période et les événements par des malaises et des évanouissements. Mais sinon elle va très bien, elle vit son premier amour, elle a la chance d'avoir une passion le théâtre. Je pense que quand on a une passion, que ce soit l'amour ou l'art, on va bien !"En se concentrant sur le point de vue de cette jeune fille, Sandrine Kiberlain a opté pour un parti pris de mise en scène aussi fort qu'audacieux, sur lequel elle revient pour nous au micro de Laurie "Comment raconter cette période que l'on a tant vue et revue sans la montrer. On ne voit rien de plus que ce qu'elle veut voir elle. Donc on ne voit pas la guerre, on ne voit pas d'éléments qui pourraient être réducteurs par rapport à sa joie de vivre. Et c'est par sa joie de vivre, que l'on ressent une inquiétude encore plus vive pour ce qui pourrait lui arriver et que les choses changent pour elle. Car rien ne devrait changer cet élan."Passée pour la première fois derrière la caméra en 2016 avec son court métrage BONNE FIGURE, Sandrine Kiberlain retente l'expérience cette fois aux commandes d'un long. On n'a donc pas pu s'empêcher de l'interroger sur les motivations qui l'ont poussée à relever ce défi "Je pense qu'à force d'être actrice sur un plateau, je découvrais au fur et à mesure que j'avançai sur les films ce qui se passe aussi derrière la caméra. Et à force aussi de rentrer dans l'univers des autres, ce qui est mon métier et que j'adore faire, j'ai eu aussi envie à un moment de raconter mon point de vue à moi. J'ai commencé par un court métrage, car je ne savais pas si j'étais à ma place à cet endroit-là . Et j'ai surtout attendu d'avoir quelque chose à raconter. On peut raconter cent fois la même histoire, mais ce qui compte c'est évidemment le parti pris fort, si on en a un dans la tête."Autre enjeu de taille pour une jeune réalisatrice, le choix de sa comédienne principale, particulièrement pour ce personnage sur lequel repose quasiment tout le film. Ce choix qui s'est porté sur Rebecca Marder a-t-il été immédiat, a-t-il été une évidence, Sandrine Kiberlain a répondu pour nous à toutes ces questions au micro de Laurie "Moi c'était ma peur. Quand vous écrivez un personnage qui porte tout le film et qui doit à la fois être intemporelle et à la fois qui doit être une héroïne, en même temps drôle et en même temps mobile, et en même temps qu'on ait pas envie de la quitter... Il fallait que je trouve ça. J'ai vu une trentaine d'actrices très bonnes et quand je rentrais chez moi, je me disais non c'est pas elle ! Je ne la trouverai jamais. C'est comme une histoire d'amour, on peut avoir tout bon sur le papier et puis on ne le trouve pas. A son arrivée dans le bureau, Rebecca a posé son sac et je me suis dit j'adore comment elle pose son sac ! J'ai envie de filmer comment elle pose son sac. J'ai envie de passer outre le personnage qu'elle est devenue, je voulais passer du temps avec elle. Et en fait c'est ça qu'il fallait la connaître."Autant vous dire que le pari de Sandrine Kiberlain se révèle gagnant, tant cette jeune actrice issue de la Coémdie Française nous transporte et nous fait vibrer au rythme d'une partition impeccablement composée par sa réalisatrice. D'une modernité rafraichissante, cette JEUNE FILLE QUI VA BIEN délivre avec délicatesse son message subtil de l'importance de la légèreté pour affronter la gravité et mieux resister ! Alors n'attendez pas et foncez découvrir ce premier long métrage enthousiasmant de Sandrine Kiberlain actuellement en salles. - Toutes les vidéos cinéma, films et émissions sont disponibles sur myCANAL Suivez Cinéma Canal+ sur Facebook Twitter Instagram
Auxprémices de l’âge d’or du cinéma pornographique, juste après Gorge Profonde (1972) & Derrière la porte verte (1972), le film est ce que l’on pourrait appeler un « proto-porno